Du côté de Narbonne, il est surnommé “Monsieur Promotion”. On a accompagné Damien Maio, 29 ans, dans les rayons d’un hypermarché de la sous-préfecture audoise. À l’issue de ces courses particulières, aux bonnes affaires, il paiera 28,72 euros au lieu de 102,84. On vous dit comment il y est parvenu. Des astuces à mettre sur sa liste.
Largement remboursé, il n’est pas satisfait Damien Maio, surnommé Monsieur Promo dans le Narbonnais. Il vient de faire des courses dans un hyper de Narbonne, et le passage en caisse l’a laissé sur sa faim. 28,72 euros à payer au final, alors que 102,84 euros de marchandises s’étalaient sur le tapis… Pour la journaliste qui le suit, c’est joli !
Mais le jeune père de famille de 29 ans assure qu’il aurait pu mieux faire. À sa décharge, il n’a pas résisté à quelques péchés mignons, non soumis à réduction. Surtout, il vient de commettre un exploit, auprès de son enseigne de prédilection : un drive à… 55 centimes d’euros, pour 24 articles qui auraient coûté, à d’autres, 70,05 euros. “Ici, je sors de ma zone de confort”, prévient-il, en s’engouffrant dans la grande surface quelque peu inexplorée.
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En plus des sacs, un porte-documents, un smartphone et… une paire de ciseaux
Il a cependant le premier geste de l’habitué. Direction, à l’entrée, le présentoir où l’on trouve les bons vieux catalogues papier des bonnes affaires. “Bon, il ne reste que le high-tech. Je pourrais demander à l’accueil pour l’alimentation, mais ce n’est pas la peine. Je sais”. Car sa liste de courses recense déjà les bons plans repérés.
Il s’appuie aussi sur un ustensile de base, posé sur l’avant du chariot, quand d’autres n’emportent que des sacs : un épais porte-documents, où il a glissé tous ses bons plans, en particulier une impressionnante collection de bons de réduction. Autre outil essentiel : une paire de ciseaux, qu’il utilise pour découper sur place les “BR”, comme il dit, qu’il a imprimés chez lui. “Personne ne m’a jamais rien dit, dans les magasins”.
Pas plus qu’on ne lui a reproché l’utilisation de son smartphone, il est vrai répandue dans les rayons. Il l’utilise pour scanner avec dextérité des étiquettes, et pas dans le but d’obtenir un nutri-score. “Je m’en fous un peu. Après tout, on mange de la m…. , non ? Au contraire de nos grands-parents, qui avaient leurs propres légumes et faisaient maison”.
“Il faut avoir les yeux partout, de vrais scanners. Moi, j’ai un radar”
Quand il obtient le fameux “check” vert, Damien s’assure que le produit matche avec les applications de bonnes offres entrées dans le ventre de son smartphone. Fidall, Quoty, Shopmium… “Il y en a énormément, surtout que les sites des marques proposent aussi des promotions. Si on a le temps, sur internet, on peut en trouver par centaines”. En cas de doute, son mobile dispose aussi d’un “calculateur de soldes”, téléchargeable sur tous les stores.
Mais grâce à son expérience, il a développé une acuité visuelle exceptionnelle. L’étiquette ronde, marquée “moins 4 euros”, collée sur un bidon de lessive, là-bas, au fin fond du rayon et d’un étal ? Vue !
“Il faut avoir les yeux partout, de vrais scanners. Avec le temps, les miens sont comme attirés. J’ai un radar », sourit M.Promo. Qui a travaillé la question. “Si l’on décolle ces bons, pour les faire valoir une autre fois, ils ne peuvent rien dire. On peut leur répondre qu’on les a détachés pour pouvoir lire les clauses écrites derrière, en tout petit”, assure-t-il. Pour de futures courses, il se saisit de deux flyers, parmi une pile épinglée dans un bac consacré à une célèbre marque crémière. Servez-vous, est-il écrit. Manifestement, d’autres clients n’y sont pas allés avec le dos d’une cuillère. “Il ne faut pas être trop gourmands, en laisser pour les autres”, estime le père de famille.
Au-delà de l’emballage, regarder le grammage
Autre règle selon lui – presbytes, n’oubliez pas vos lunettes : “Savoir lire les petites lignes. Et aussi entre les lignes. Comme eux (NDLR : les géants de la grande distribution)”. Calculette en tête, Damien a appris à décrypter les étiquettes, qui jouent sur les chiffres, parfois sur les mots. Préférer bien sûr “un acheté, un offert”, à “moins 80 % sur le second produit”.
Regarder aussi les grammages, car l’emballage ne fait pas forcément la bonne affaire. “Même si cela fait perdre dix minutes, cela vaut le coup”. Confirmation au rayon frais. Un célèbre fromage à tartiner, conditionné en portions individuelles, revient moins cher au kilo que le format “familial”. “C’est pas très bon pour la planète…”, pense tout haut M. Promo.
Pas attaché aux nutri-scores, le père de famille se rabat cependant sur les marques “de qualité”, qui “proposent rarement des rabais”. Cela tombe bien. Au rayon pâtes – “où ça augmente vraiment beaucoup, en ce moment” – il déniche une offre “fortissimo”.
“Chez moi, j’ai deux à trois ans de lessive en stock »
Damien le rappelle cependant : selon la loi en vigueur, sur l’alimentation, on ne pourra pas trouver de rabais au-delà de 34 %. Rien de tel sur les produits d’entretien, notamment les lessives, dont les bidons rincent les porte-monnaie : “On peut avoir 80, 90 % de remise. Quand je vois 50 %, je rigole. Je le leur laisse. Chez moi, j’ai deux à trois ans de lessive en stock”.
À l’entrée de l’hypermarché, démarques de soldes oblige, le jeune papa a aussi fait un détour au rayon jouets. “En janvier, j’achète souvent les cadeaux pour Noël suivant, à des prix imbattables, j’anticipe”. Et si sa petite fille commande autre chose au Père Noël, “pas de souci. Ce sera pour son anniversaire, ou pour aucune occasion, juste pour lui faire plaisir”. Quand on aime, il n’est pas interdit de compter.
Damien et ses bons plans sont à suivre sur Facebook, via le groupe privé Réductions et Promotions France (près de 23 000 membres), et sur la page du même nom. Il y partage ses trouvailles. « Pour en faire bénéficier d’autres, alors que gagner du pouvoir d’achat est devenu essentiel”.
Comment plus de 100 euros de courses sont réduits de trois quarts ?
Lorsque nous l’avons suivi, Damien a acheté pour 102,84 euros de produits. La facture est ensuite passée à 89,55 euros, grâce aux ristournes immédiates en magasin (3,29 euros), et aux 10 euros de remise offerts par l’enseigne, pour 70 euros d’achats. Mais il restait d’autres réductions : une carte cadeau de 50 euros; 8,10 euros de bons de réduction; et 2,73 euros via les applications mobiles (remboursés après coup). S’il a payé 31,45 euros en caisse, il aura déboursé au final 28,72 euros.
Quand il s’est lancé, en 2019, Damien a économisé 8000 euros (tout confondu, car il ne fait pas de bonnes affaires que dans l’alimentaire). En 2021, il a économisé près de 3000 euros sur l’alimentaire et le vestimentaire pour trois personnes (plus de 7000 euros d’achats, et 4000 euros de remises).
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Source : Myriam Galy